La ville d’Aussillon propose, de fin juin à septembre, une exposition sur l’industrie qui a fait la prospérité de la région dans un lieu chargé d’histoire, le Centre Bradford. Making of…
L'idée de cette exposition au sein du Centre Bradford est née à l'été 2020. C'est une histoire d'amitié et une idée imaginée au détour d'une conversation entre Roland Cros, artiste plasticien, Fanny Baxter, du Tourisme Imaginaire, et Philippe Colombani, adjoint à la Culture d'Aussillon. Roland Cros, originaire du Tarn, a commencé sa carrière artistique comme photographe dans les années 1980. Aujourd'hui, c'est un plasticien reconnu, qui expose aux quatre coins du monde et de France des œuvres monumentales, comme son réseau neuronal au-dessus des canaux d'Annecy, qu'il prépare actuellement (« Ce à quoi pensent les arbres »). Il présentera également « La Vague » pour le spectacle Panoramic à Anglès, au château de Cors, cet été. Auteur de plusieurs ouvrages, il avait travaillé à l'époque sur l'activité du délainage dans le mazamétain et disposait d'un fonds photographique inédit, des clichés plein cadre en noir et blanc, de grande qualité... Et la ville d'Aussillon s'intéressait avec la communauté d’Agglomération à la relance du centre Bradford, bâtiment emblématique du temps de la Condition Publique de Mazamet...
Dès la visite des grandes salles du 1er étage du bâtiment, conservées dans leur état d'origine, il est devenu évident que l'exposition devait s'y tenir. Il aura fallu quelques mois pour recouvrer les autorisations d'y accueillir du public. Le concept est arrivé très vite : rien de nostalgique, documentaire ou figé, mais un parcours immersif, un voyage dans le temps afin de permettre aux visiteurs de (re)découvrir de façon moderne et décalée un passé industriel encore très présent dans l'inconscient collectif. C'est donc le parti pris d'un dédale photographique et artistique, où le public a vocation à se perdre et se retrouver, qui a été retenu, dans l'une des salles de 500 m2 du 1er étage du bâtiment, 3, rue de Bradford.
Il s'agit pour la municipalité d'un test grandeur nature destiné à mesurer l'intérêt du public de ce territoire et des touristes estivaux pour des expositions un peu différentes, et aussi une façon de mieux faire connaître le Centre Bradford et son quartier dont l'attractivité et la centralité se confirment. Le maire Fabrice Cabral, qui a lui-même passé une partie de son enfance près de l'usine de la Môle à Labrespy, a soutenu ce projet depuis l'origine. Projet qui a également bénéficié d'un partenariat avec le Musée du Textile de Labastide-Rouairoux, avec l'aide de la conservatrice des musées départementaux, Carine Laborie. Enfin, une entreprise du mazamétain, la scierie Cousinié à la Rougearié, a apporté son appui dès l'origine pour un élément central de la structure de l'exposition. On peut parler d'un véritable travail collectif, auto-produit, qui a mobilisé les ateliers municipaux, et qui n'aurait pas été possible sans la générosité des principaux artistes.
D'autres artistes ont ensuite accepté de jouer le jeu, et notamment Tarik Essalhi, qui a réalisé la sculpture monumentale à l'entrée, et présente actuellement son exposition « Pieta » à Rodez, à la Galerie Réplique. Par ailleurs, Baf Becuwe présente des aquarelles et du traitement numérique de photos anciennes ; Mathieu Werchowski effectue la mise en son et Marie Bastide a assuré les réalisations textiles.
L'exposition sera ouverte à tous les publics à partir du 30 juin, jusqu'au 30 septembre. Tous les jours sauf les lundis, de 13h à 17h30. Réservations groupes et scolaires : 05 63 98 86 15 mediatheque@ville-aussillon.fr